Carrière célèbre Giono

Création 2004 de Philippe Chuyen

L’écrivain Jean Carrière ( Prix Goncourt 1972 pour son roman L’Épervier de Maheux) voue depuis son adolescence, une admiration sans borne à Jean Giono. À 14 ans, la lecture de ‘’Que ma joie demeure’’ déclenche chez lui une passion totale pour l’écrivain de Manosque.  » C’était une nuit extraordinaire… » ces mots, les tout premiers du roman, agissent sur lui comme une formule magique : ‘’ chaque fois que je relis cette phrase, il y a en moi la même petite secousse, celle d’un enfant émerveillé par la respiration des forêts(…) Ces mots se sont imprimés si loin en moi que désormais ne saurait en altérer le sortilège’’.

En 1954, les deux hommes se rencontrent et lient une amitié qui ne cessera qu’avec la mort de Jean Giono. En 1964, ils enregistrent ensemble, à Manosque une série d’entretiens radiophoniques pour France Culture. Ces entretiens seront édités en 85 dans un livre : Qui suis-je ? Jean Giono (Editions La Manufacture). La préface de ce livre, dans laquelle Jean Carrière écrit son amour pour le maître et tente de fournir les clés de cette œuvre immense, constitue le fil conducteur de cette création théâtrale originale.

Le spectacle

Dans ce spectacle, le comédien Philippe Chuyen, accompagné par le musicien Jean-Louis Todisco (accordéon diatonique, flûtes, bouzouki,…) incarne Jean Carrière qui évoque la rencontre qui a déterminé sa vie. Il nous dévoile ses peurs d’adolescent mais aussi ses doutes et ses rages d’écrivain. En s’identifiant aux héros de romans – Angélo du Hussard sur le toit ou bien encore Jourdan de que ma joie demeure, en vivant leurs aventures, Carrière/Chuyen nous entraîne dans la chair des personnages, au cœur de l’œuvre du Manosquin, dans cette fiction romanesque d’un enthousiasme salvateur qui représente, pour lui, une expérience essentielle à la vie.

Puis notre personnage tente de donner les principales sources d’inspiration de cette œuvre que Carrière définissait comme : « ce prodigieux opéra d’écriture dont on est loin d’avoir épuisé la matière, reconnu tous les itinéraires ». Ainsi, viennent les écrits où Giono parle de son enfance, de sa famille, de son horreur pour la guerre, les années passées à la banque, du procès Dominici ou encore de son amour pour sa terre de Provence pareille à un décor de tragiques grecs. La pièce se clôt sur dévoilement, la quête insatiable de Giono qui commande le moindre de ses gestes.

La recherche du Bonheur
À travers l’étendue de ces grandes solitudes ondulées comme la mer mais immobiles », dans cette Haute Provence pareille à l’océan désert, Giono cherchait son bonheur : ni dans les honneurs, ni dans le matérialisme de la propriété, ni dans des voyages à l’autre bout du monde, mais « dans son besoin de perdre, de ne pas avoir… », dans tous les champs possibles de l’imagination, comme dans ceux des sens et de la re-création poétique.

Dans cette secrète harmonie entre un comédien et un musicien où la voix dialogue, au delà des mots, avec des sonorités limpides, des mélodies envoûtantes, ce spectacle invite le public à une plongée dans l’univers de ce grand poète, dans un pays fantasmé et pourtant si proche, à la recherche d’un homme, d’un écrivain : « à la fois le plus énigmatique et le plus transparent de  notre temps – Jean Carrière

Mise en scène et scénographie : Philippe Chuyen
Musique : Jean-Louis Todisco
Jeu : Philippe Chuyen

Presse

 « Le spectacle est salué par la presse à Nice, à Brignoles, à Veynes, à Manosque, à Toulon… »

« […] à travers cette interprétation pleine de ferveur et d’enthousiasme, Philippe Chuyen et J-L Todisco ont certainement transmis au public l’envie de connaître la vie et l’œuvre des deux Jean, Giono et son disciple Carrière »

« Le mariage fut de bon goût qui a célébré le patrimoine écrit du pays de Provence« 

« Le public comblé par tant de générosité et d’originalité, fait un véritable triomphe à Philippe et Jean-Louis« 

« Une interprétation magistrale de Philippe Chuyen, qui porte une histoire de filiation, d’amour, d’admiration incroyable« 

Var Matin